La nouvelle organisation des transports publics vaudois ne fera pas que des heureux. En témoignent ces parents d’élèves à Gland.
Une rentrée qui démarre mal. Début août, les parents d’élèves scolarisés à Gland (VD) ont reçu une notification au goût amer. Dès décembre prochain, l’abonnement de bus pour leur enfant passera de 185 francs par an à… 405 francs! Une somme considérable pour un trajet qui ne dépasse généralement pas deux arrêts de bus.
La raison? Cette commune va intégrer la communauté tarifaire vaudoise Mobilis, qui englobera 93% du canton à la fin de l’année. Il s’agit là d’une uniformisation des prix: le canton est désormais découpé en zones et un billet permet d’emprunter tous types de transports dans ce périmètre donné.
Principe inadmissible
«C’est inadmissible, s’indigne Viviane Maillard, mère de deux adolescents. Cette augmentation est énorme. On nous oblige à prendre un abonnement combiné, mais ils ne prennent pas le train, ils ont juste besoin du bus postal pour deux arrêts à l’intérieur de Gland!»
Même son de cloche chez Hélène Barros ou encore sa voisine Sandra Bucher. «Cela ne concerne pour l’instant que ma fille de 10 ans, mais vous imaginez pour les parents qui ont deux ou trois enfants scolarisés?» Elle envisage de trouver une alternative au bus pour son enfant. A trottinette? A pied? «C’est envisageable bien sûr, mais à pied cela prendra trente minutes à ma fille. Si en plus elle rentre à midi, cela devient compliqué. Quoi qu’il en soit, il est exclu que je paie cette somme. Non seulement mon budget ne me le permet pas, mais c’est aussi une question de principe.» Avec d’autres parents, elle envisage le covoiturage, si les choses devaient en rester là.
Eventuelles subventions
Florence Golaz, municipale en charge des Transports et de l’Enseignement à Gland, comprend l’inquiétude de ces parents. «C’est un système qui est avant tout pensé pour les pendulaires. Quelqu’un qui habite à Gland et travaille à Lausanne pourra combiner bus et trains en un seul abonnement et y trouvera vraiment son compte. Mais c’est vrai que pour une partie de la population, cela peut se révéler moins avantageux.» Pour l’heure, l’abonnement acheté cette rentrée à 185 francs restera valable toute l’année. «C’est pour cela que nous avons tenu à avertir le plus rapidement possible les parents. Ainsi, ils ne seront touchés par cette hausse qu’à partir de l’année prochaine.» Un délai qui permettra à la Municipalité de réfléchir à d’éventuelles possibilités de subventionnement, assure Florence Golaz.
Chef du Service de la mobilité à l’Etat de Vaud, Vincent Krayenbühl assure que Mobilis, déjà actif dans une partie du canton, reçoit un écho très positif. «Cette communauté implique d’avoir une même structure de tarifs dans toutes les zones du canton. Dans des villes comme Nyon, où les prix des transports étaient déjà relativement élevés, Mobilis n’a pas engendré de grande différence. Mais les usagers qui n’empruntaient que le car postal pour quelques arrêts, comme c’est le cas à Gland, vont effectivement subir une hausse.»
Une hausse qui pour le moment consterne ces parents. «On me dit qu’avec l’abonnement Mobilis mon fils pourra utiliser le train. Mais pourquoi payer un service qu’on n’utilise pas? Je ne comprends pas cette logique», conclut Hélène Barros, un rien soucieuse en pensant aux dépenses qui l’attendent.
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